D'Aristote à Max Planck

 

- Aristote chapeau ! Tu réussis chaque jour l’exploit de modeler notre vision du monde ! Ton époque fut intellectuellement très productive, et pas qu’en Grèce si j’ai bien compris (ton homologue Mencius en Chine, etc.), alors que nous n’en étions qu’en 2300 ou 2400 ans avant l‘internet. Vous ne deviez plus vous sentir pisser, j’imagine. Et voilà toutes ces centaines d’années que ça dure... Bon, mais excuse-moi, je vais te laisser. J’suis un peu à la bourre, là.

     Connexion/Fin, comme disait mystérieusement le minitel du siècle dernier, amélioré par l’inénarrable Windows en son fameux ‘Pour Quitter, aller dans Démarrer’.

- Allo, Max Planck ? Bonjour. C’est pour une interview. Comment interprètes-tu que le pékin ordinaire - mais c’était aussi le cas d’Einstein, je crois - ait tant de mal à comprendre ce drôle de quantique dont tu as accouché il y a pourtant déjà bien longtemps ? Il en sera toujours ainsi, à ton avis ?

     Je me garde de lui dire que je viens d’avoir Aristote au bout du fil. Je crains que ça ne l’indispose. Pourtant, c’est à un dialogue en public de ces deux-là que j’aspire. Faudra peut-être en passer par une simulation, où des connaisseurs de l’un et de l’autre endosseraient un personnage. Oui, pourquoi pas ? Une large équipe d’aristotéliciens face à une formation de planckistes, dialoguant des jours et des jours par étapes de six minutes durant lesquelles seul l’un des membres de l’équipe A dialogue avec un seul membre de la B.

 

L'oncle h. observe ou invente, quand il ne fait pas les deux à la fois...
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